Les déchets plastiques sont une plaie pour le milieu marin. Des études ont démontré qu’ils terminaient leur vie en mer où ils ont fini par former un 7ème continent de plastique. Explications et bonnes pratiques.
Un monstre de plastique appelé « 7ème continent »
La force des courants marins entraîne les déchets et les amène à former une concentration de plastiques en tous genres. La plus importante se situe dans le Pacifique nord, entraînée par le gyre subtropical sur une surface de plus de 1,6 million de kilomètres carrés. Une étude menée en 2018 par Ocean Cleanup et publiée dans le Scientific Reports.
Dans ce vortex énorme, qui couvre l’équivalent de 6 fois notre pays, se sont accumulés plus de 80 000 tonnes de déchets plastiques sur une profondeur de 30 mètres. Cela représente une densité moyenne d’un kilo par kilomètre carré, la masse des déchets étant composée aux trois quarts de débris de 5 centimètres et plus.
Les macros-déchets sont bien entendu dangereux pour les mammifères marins, tortues et autres gros poissons. Mais les micros-déchets peuvent aussi entrer dans la chaîne alimentaire et s’avérer dangereuse pour l’homme. Parmi les déchets plastiques analysés par Ocean Cleanup, près de la moitié proviennent des filets et autres engins de pêche.
Expédition 7ème continent
L’association « Expédition 7ème continent » a été créée par Patrick Deixonne en vue de « comprendre et réduire la pollution plastique pour une planète préservée ». L’objectif des expéditions est de faire connaître, à terre, l’ampleur des dégâts générés en mer par l’utilisation inconsidérée des plastiques. Des tournées sont organisées chaque année depuis près de 10 ans.
Pendant l’été 2020, Expédition 7ème continent a parcouru les côtes méditerranéennes pour sensibiliser les Français à la pollution plastique :
- non biodégradabilité,
- 10 % finit dans les océans,
- microparticules entrant dans la chaîne alimentaire, etc.
A l’aide d’ateliers, de vidéos et d’animations, ils ont démontré l’état de la catastrophe et incité le public à mettre en œuvre les bonnes pratiques :
- utiliser une gourde en inox à la place des bouteilles plastiques,
- remplacer les couverts en plastique par des couverts en bambou,
- conserver les aliments dans les bocaux en verre récupérés,
- faire ses courses avec des sacs en papier ou tissu,
- privilégier les produits sans emballage plastique ou en vrac,
- ne pas utiliser de pailles jetables,
- fabriquer ses cosmétiques, son dentifrice, ses produits ménagers,
- choisir des jeux en bois pour les enfants, etc.
Les fausses idées pour éradiquer le plastique
Toutes les idées ne sont pas bonnes pour éliminer définitivement le plastique. Ainsi, il ne faut pas compter uniquement sur le recyclage qui, en Europe, ne prend en charge qu’un tiers des plastiques produits.
Les tentatives pour remplacer le plastique par les plastiques biodégradables ne sont pas des plus heureuses. En effet, les conditions de la biodégradabilité de ces produits ne semblent pas garanties lorsqu’ils se retrouvent en pleine nature.
Enfin, il ne faut pas espérer nettoyer les océans comme cela peut se faire sur certaines plages. Les plastiques se sont répandus jusque de la fosse des Mariannes, d’une profondeur de 10 kilomètres.
Qui plus est, aucune technologie n’existe à ce jour pour récupérer les déchets plastiques des océans sans nuire à la flore et à la faune sous-marines. L’élimination du plastique des océans est l’affaire de tous, du simple utilisateur aux gros industriels, qui produisent plus de 400 millions de tonnes chaque année.
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