Ils en raffolent et ce sont de délicieuses nourritures pour leurs estomacs délicats. Les Réunionnais mangent des larves, les Nigériens mangent des chenilles, les Mexicains mangent des criquets ou des œufs de fourmis. Dans le monde, 1 personne sur 5 mange des insectes. Et en France, où en est-on avec l’entomophagie ?
Les insectes sont-ils la nourriture du futur ?
Nous sommes pétris de préjugés et nous aimons tellement la viande, oubliant qu’elle contribue au réchauffement de la planète. Non seulement nous l’aimons, mais en plus elle constitue un apport en protéines non négligeable. Nous sommes encore très nombreux à ne pas pouvoir nous en passer, refusant d’adopter un régime végétarien.
Les insectes pourraient donc remplacer à terme les protéines de la viande. Ceux-ci nécessitent peu de place pour leur élevage, utilisent peu d’eau et s’élèvent dans le noir. Pas d’eau, pas d’électricité, pas de place, l’élevage d’insectes bat largement l’élevage bovin en termes d’écologie.
Et la valeur nutritionnelle ?
Elle varie en fonction du type d’insecte. Globalement, si la valeur énergétique de ces petits animaux est similaire à celle du bœuf, les insectes apportent cependant de meilleures protéines. Leur taux lipidique est très variable, mais ils sont plus riches en oméga3.
Pour les minéraux, les insectes présentent une bonne teneur en fer, en magnésium, en sélénium, en manganèse, en phosphore et en zinc, mais contiennent peu de calcium et de potassium.
Un bémol, peut-être : l’Agence française de Sécurité Sanitaire (ANSES) temporise les bénéfices de la valorisation des insectes. D’une part, l’absence de réglementation d’élevage est préjudiciable à une bonne qualité des produits et d’autre part, la valeur nutritionnelle est tellement variable d’un insecte à l’autre qu’une modélisation des pratiques lui parait nécessaire avant d’intégrer l’insecte dans l’alimentation quotidienne.
Peut-on déjà goûter aux insectes ?
Il existe déjà plusieurs entreprises qui élèvent des insectes en France. Il est d’ores et déjà possible de se procurer des pâtes ou des biscuits à base de farine de grillons, des sucettes aux vers de farine, des chocolats contenant des vers ou des grillons, des insectes apéro, etc.
Plusieurs chefs ont également intégré l’insecte dans leur cuisine, pour attiser la curiosité, la plupart du temps. La question est de savoir désormais si nous sommes prêts à franchir le cap.
Sources : https://www.anses.fr/fr/system/files/BIORISK2014sa0153.pdf