Est-ce l’effet de la COP21 ? Toujours est-il que l’élection présidentielle française a été l’occasion pour les candidats des partis de gauche de porter des engagements forts en faveur du développement durable et de l’écologie. Et pour une fois, il ne s’agit pas de la cerise sur le gâteau des promesses non tenues, mais bien de véritables engagements au cœur d’une vision claire de l’avenir écologique.
Quand l’écologie devient développement durable
La prise en compte des questions sociales dans la gestion de l’écologie lui donne plus d’intensité. Les deux sont irrémédiablement liées, le règlement de l’une donnant un fondement au règlement de l’autre. Le grand défi du XXIème siècle sera de lutter contre les injustices et les inégalités tout en protégeant la santé et en préservant l’emploi.
Lutter contre les inégalités
On remarquera que les événements climatiques sont beaucoup plus prégnants dans les zones les plus pauvres, menaçant des millions de personnes d’une misère encore plus grande. Pour autant, les pays européens sont aussi vulnérables aux aléas climatiques et le réchauffement climatique engage la solidarité au sein de l’Union européenne. Inondations, sécheresses, grandes chaleurs ont des conséquences sur la santé de millions de personnes.
Protéger la santé
La protection de la santé est donc aussi un enjeu de la lutte contre le réchauffement climatique. En ce sens, les gouvernements disposent d’une véritable opportunité, avec la réduction des énergies fossiles et le renforcement des énergies renouvelables pour réduire les gaz à effet de serre. Cet axe du développement durable bénéficiera largement aux politiques de santé : limitation du développement des maladies transmissibles, lutte contre la pollution, diminution de l’insécurité alimentaire.
Préserver l’emploi
Les politiques ont bien compris que la transition énergétique constitue un gisement important de nouveaux emplois. Il suffit, pour s’en convaincre, de relire les professions de foi des candidats des élections présidentielle et législatives. L’association d’experts NégaWatt fait ressortir les nouvelles activités qui pourraient émerger de la production d’énergies renouvelables et l’isolation des bâtiments notamment à travers son scénario négaWatt 2017-2050.
L’écologie est entrée dans les programmes politiques dès 1974, avec René Dumont. Aujourd’hui, rares sont les politiques qui ne s’inquiètent pas du développement durable. Le choix du nom du nouveau ministère de la Transition écologique et solidaire et la nomination à sa tête de Nicolas Hulot comme ministre d’Etat confirme ce sentiment que ça commence à payer.