Les enquêtes de l’INSEE montrent qu’en termes d’habitat, les Français ont une préférence marquée pour la résidence en maison individuelle. Cependant, comme l’attestent plusieurs organismes de protection de l’environnement, cela va bien souvent à l’encontre de la réalité en lien avec la protection de l’environnement.
Une véritable préférence pour les habitations individuelles
Ce choix incontestable des Français pour l’habitat individuel au détriment de la copropriété ressort de toutes les statistiques de l’INSEE et de sondages ou études, mais aussi du développement, depuis une quarantaine d’années, des maisons individuelles qui représentent près de 60 % du parc immobilier. Il faut ajouter que cette préférence est ancienne puisqu’un sondage réalisé en 1945 par l’INED, ancêtre de l’INSEE, faisait ressortir que plus de 7 personnes sur 10 préféraient la résidence individuelle au logement collectif. Les arguments en faveur de la maison individuelle mis en exergue par les différentes études reposent sur le cadre de vie, la qualité de vie et l’autonomie.
Des habitations basse consommation
La loi Grenelle 2 a déterminé que toutes les habitations neuves devront afficher une performance énergétique répondant aux exigences du label « Bâtiment Basse Consommation ». En d’autres termes, cela signifie que les performances énergétiques des logements neufs, y compris des maisons individuelles, auront un impact certain sur le prix de leur construction. En effet, tous les nouveaux bâtiments construits en France ne devront pas dépasser les 50 kilowatts de consommation heures par mètre carré et par années, avec pour corollaire un impact environnemental réduit. Mais la loi Grenelle 2 impose aussi de réduire la consommation d’espace et de densifier les zones urbanisées. A terme, la construction de maisons individuelles risque de devenir une denrée rare. Les objectifs globaux du Grenelle de l’environnement, rappelons-le, étaient de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre pour 2050 avec un objectif pour 2020 de 23% d’énergies renouvelables.
Maintenir les objectifs
Les objectifs du Grenelle de l’environnement sont ambitieux et il est faut insister sur le fait que les préférences des français pour l’habitat individuel ne sont pas compatibles avec ces objectifs. En effet, les objectifs compliqués à atteindre ainsi que les deadlines ne jouent pas en faveur de l’habitat individuel qui reste très énergivore si l’on compare son ratio de consommation par personne à celui du logement collectif. Les terrains ont déjà perdu beaucoup en superficie, et il devient de plus en plus difficile de trouver des terrains supérieurs à 1000 m². Les lois Grenelle parviendront-elles à réorienter les préférences des Français vers des logements moins énergivores et moins consommateurs d’espace ? Le pari n’est pas gagné.