A la recherche de nouvelles économies, les gouvernements successifs scrutent toujours de nouvelles pistes pour protéger notre environnement. Hélas, ils ne font pas toujours dans l’innovation en relançant l’idée d’une possible future taxe poids lourds. Décryptage …
Plus de 10 milliards à trouver
C’est la somme qu’il reste à trouver au ministère des transports, pour les prochaines années, somme qui permettra de financer des réformes d’envergure. La transition énergétique, ça ne se fait pas d’un claquement de doigts. C’est pour cela que la ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports, Elisabeth Borne, a envisagé, rien que ça, lancer une “nouvelle” taxe poids lourds. C’était au début de l’été, dans une interview aux Echos.
Elisabeth Borne ne veut pas ressusciter le dispositif que Ségolène Royal avait tenté de mettre en place en 2013. Elle a indiqué qu’elle souhaite cependant taxer les poids-lourds circulant sur les routes nationales. L’idée serait en effet de taxer plus des trois quarts des poids lourds pour permettre de revenir à une politique des transports forte. Elle envisage de passer par l’expérimentation de nouveaux péages. Cela permettrait de taxer les camions dans des régions qui seraient d’ores et déjà partantes.
Utopique ou visionnaire ?
Le dispositif, s’il est mis en place, serait dans un premier temps testé sur les routes nationales. D’après Elizabeth Borne, cela n’aurait pas pour effet de pénaliser les déplacements de proximité. Le but est bel et bien de pénaliser les déplacements des camions uniquement sur de longs trajets. La ministre pense ainsi trouver aujourd’hui une alternative aux divers besoins de la mobilité de demain.
Au secours, l’écotaxe !
Lorsque l’on pense “taxe camion”, on pense nécessairement à l’écotaxe. Et, dans la micro-seconde qui suit, à la fronde bretonne des bonnets rouges. Initiée dans le contexte du Grenelle de l’environnement, l’écotaxe avait dû être stoppée suite au chahut breton, avant d’être, en 2014, rejetée pour de bon, malgré les frais importants engagés. Comme pour la taxe de Mme Borne, l’idée était bien de faire payer les poids lourds les plus polluants selon le principe du pollueur – payeur. Les millions d’euros dépensés par l’Etat n’ont pas produit leurs effets, sauf à grossir encore le déficit de la France.