C’est une prouesse technologique qu’a récemment réalisée le jeune Steven Kaszuba, dirigeant d’Avenidor, société du groupe KZB spécialisée dans les constructions à basse consommation d’énergie. En tant que concepteur et chef du projet, il a construit une maison 100% autonome que certains vont jusqu’à nommer “la maison du futur”. En effet, cette habitation révolutionnaire a pour particularité, en plus d’être coupée du monde, de gérer ses eaux usées, de créer une eau potable ainsi que de produire sa propre électricité.
Sans tricher sur l’autonomie !
Située près d’Ahun, dans la Creuse, Avenidor est éloignée de la civilisation mais semblerait presque ne faire qu’un avec la nature : entre les bois et un étang, la maison jouit d’un environnement très calme et peu pollué.
Aucun câble ou élément sous-terrain ne la relie au téléphone ou même à une source d’eau ou d’électricité externe.
Cependant, consulter ses mails ou les dernières actualités ne devrait pas poser de problèmes puisqu’il est possible de surfer sur le net en 4G, même si pour le moment personne n’y habite.
La ventilation ainsi que la qualité de l’air font encore l’objet de tests (oui, ils pensent à tout !), mais tout est prévu pour subvenir aux besoins d’une famille.
La maison du futur est notamment dotée de trois salles de bains avec WC, une pour chaque chambre située à l’étage.
L’eau utilisée pour des besoins sanitaires (prendre une douche, boire un verre du robinet, faire la vaisselle…) provient d’une nappe phréatique située en-dessous de la maison. Différents filtres sont présents pour la rendre potable.
En ce qui concerne les eaux usées, elles sont également traitées sur place : une microstation enterrée les récupère et permet un recyclage sain.
D’accord, mais… Une maison 100% autonome, combien ça coûte ?
Cette maison est conçue pour durer, et aucun profit ne pourra en être tiré au niveau énergétique puisqu’elle subsiste à ses besoins au jour le jour. Le coût de son autonomie est estimé entre 50 000 et 70 000 €. Pour KZB, le principal enjeu de ce projet est de montrer la faisabilité d’une telle prouesse, comme le fut la Tour Eiffel pour l’architecture.
L’habitation est labellisée passive premium. C’est le niveau de certification maximal en ce qui concerne les ressources énergétiques d’un bâtiment. Cela signifie que :
- l’habitation est parfaitement isolée (grâce à un béton cellulaire ultra performant)
- son besoin en chauffage est extrêmement réduit
- elle produit sa propre énergie (60 panneaux solaires longent l’étang à côté de la maison, et permet notamment d’alimenter les appareils électroménagers, la ventilation et les sources lumineuses).
Selon le concepteur du projet Steven Kaszuba, une telle maison a beau être coûteuse, il reste néanmoins possible d’en construire de plus économiques et aussi fiables. Cela fait d’ailleurs partie des projets d’Avenidor. Cette époque verra-t-elle l’avènement d’un nombre croissant de maisons autonomes ou s’agit-il seulement d’une réalisation ponctuelle et expérimentale ? A l’heure où les problèmes climatiques et environnementaux semblent atteindre un paroxysme, il n’est pas absurde de penser qu’elle pourrait en partie répondre à de tels enjeux.