La Chine n’est pas en reste en termes de pollution. C’est sans doute ce qui a conduit des chercheurs chinois à rechercher l’influence de la pollution de l’air sur l’intelligence. Le constat est navrant.
La pollution atmosphérique impacte les performances cognitives
L’étude, conduite par Xin Zhang (Université de Boston), Xi Chen (Yale school of public health – USA) et Xiaobo Zhang (co-éditeur de Chinese Economic Review), a été publiée le 27 août 2018. Son objet était de valider l’impact sur les performances cognitives de l’exposition à la pollution de l’atmosphère.
Elle a été menée auprès de plus de 20 000 individus en provenance de la toute la Chine, sur une durée de 4 ans. Les chercheurs ont fait passer aux personnes des tests de calcul et de langage corrélés aux données de la pollution au NO2 (dioxyde d’azote) et SO2 (dioxyde de soufre).
Le résultat est probant : plus les personnes sont soumises longtemps à la pollution de l’air, plus leurs capacités linguistiques et mathématiques se réduisent.
Un enjeu de santé publique à l’échelle de la planète
Si l’étude a été menée en Chine, ses conclusions sont pertinentes à l’échelle mondiale, dans la mesure où plus de 9 personnes sur 10 sont soumises à la pollution dans le monde.
C’est donc bel et bien d’un enjeu de santé publique mondiale dont il s’agit. D’autant que le rapport annuel de l’American Health Effects Institute fait état de près de sept millions de décès par an dans le monde, causés par la seule pollution atmosphérique.
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L’étude fait également ressortir que l’impact est croissant, 1 mg de pollution supplémentaire pendant une durée de 3 ans équivalant à plus d’un mois d’éducation perdu.
En France, les particules fines causent près de 50 000 décès par an, soit près d’un décès sur 10. Et ce n’est pas étonnant, puisque des chercheurs du Lancaster University ont démontré que les nanoparticules toxiques se retrouvent en grande quantité dans les tissus du cerveau. Ils en déduisent d’ailleurs que la pollution de l’air pourrait être en cause dans la maladie d’Alzheimer.
L’étude chinoise vient renforcer les études déjà menées sur les différents impacts de la pollution atmosphérique. Le dépassement, depuis des années, des limites imposées par l’Organisation mondiale de la santé en termes de taux de pollution contribue donc à détériorer la santé mondiale.