Tous les animaux ne sont pas en voie d’extinction, loin de là. Le réchauffement climatique profite aux plus résistants et aux plus nuisibles, ce qui ne fait pas l’affaire de tout le monde. Les agriculteurs, en particulier, auront à lutter plus agressivement contre ces nuisibles qui se développent.
Des espèces nuisibles et invasives en voie de développement
Certaines espèces tendent à se développer et à « voyager » à travers le monde. C’est le cas, par exemple, du frelon asiatique, qui n’a plus d’asiatique que le nom. Les colonies de fournis d’Argentine se conglomèrent entre elles pour s’étendre bien au-delà de leurs frontières initiales, en détruisant les autres espèces de fourmis.
Les espèces végétales aussi se répandent sur la planète. Originaire des pays de l’Est, la berce du Caucase, une plante voisine de la carotte dont le contact avec la sève est plus que risqué, se balade jusque sur la côte est américaine. Même chose pour les espèces végétales invasives, comme cette jacinthe d’eau qui, depuis la forêt brésilienne, qui colonise maintenant les cours d’eau des pays au climat chaud.
Les espèces ne migrent pas seulement sur terre. Elles se déplacent aussi sous l’eau des océans, dont la température change avec la fonte des glaciers et le réchauffement de la planète. Ainsi, le thon rouge de l’Atlantique se dirige vers la banquise tandis que l’octopus tetricus a étendu son territoire de l’Australie vers la Tasmanie.
Le réchauffement climatique accroît le développement de ces espèces et leur adaptabilité à de nouveaux milieux.
Un problème écologique et économique majeur
Les espèces invasives colonisent les espaces qui ne sont pas leur milieu d’origine, au détriment des espèces indigènes. A terme, les espèces indigènes risquent de disparaître par dizaines.
En Europe, où les zones de pêche et les quotas sont déjà problématiques d’un point de vue économique, l’activité de pêche risque de souffrir plus encore avec la migration des espèces sous-marines.
Ce développement anarchique est également nuisible pour l’agriculture, touchée de plein fouet par l’extension des territoires des nuisibles qui s’attaquent aux récoltes. A terme, c’est l’alimentation de toute l’humanité qui risque d’être mise en péril, si les récoltes des céréales de base que sont le blé, le riz et le maïs diminuent. Les scientifiques ont en effet estimé qu’une augmentation d’un degré de la température entraîne une perte de cultures de 10 à 25 %. Les agriculteurs risquent de choisir le moyen le moins durable pour limiter les pertes en augmentant les doses de pesticides et d’insecticides.
Globalement, l’impact économique pour la France risque d’être aussi lourd que l’impact écologique. Il est possible de contrer le développement des nuisibles avec de nouvelles pratiques agricoles vertueuses (céréales plus résistantes, rotation des cultures) mais le temps d’adaptation nécessaire risque de manquer.