D’aucuns pensent que la livraison par drones est la solution d’avenir pour réduire les émissions de CO2. Pollution, volumes transportés, assurances, le drone a-t-il réellement de l’avenir pour assurer des livraisons de colis ?
L’essor de la livraison par drones
Depuis le lancement de cette idée par Amazon, en 2013, la livraison par drone s’est envolée. De l’Australie aux États-Unis, en passant par la Chine, ils sont maintenant plus de 20 000 drones à travers le mode à effectuer des livraisons de colis quotidiennes. En France, le premier centre expérimental de livraison par drones Prime Ari a vu le jour en mai 2017, à Clichy. Avant cela, La Poste avait déjà lancé une ligne de livraison par drone de 15 km à destination d’une pépinière d’entreprises isolée dans le Var.
Selon les chiffres Mc Kinsey de 2019, le modèle de la livraison par machines autonomes devrait représenter, d’ici 2026, 80 % du volume de colis transportés. Il faut dire que l’enjeu tient plus au temps passé qu’à la diminution des gaz à effet de serre. En effet, dans les grandes villes, l’urbanisme ne permet plus de construire d’énormes entrepôts de livraison. Ils sont construits dans les banlieues, ce qui implique un temps de livraison important du fait des embouteillages.
Le drone, quant à lui, peut effectuer ces livraisons de colis en beaucoup moins de temps qu’un fourgon. Or ce temps de livraison a évidemment un coût, tant pour les sociétés de transport que pour les marchands, qui souhaitent raccourcir leurs délais autant que possible pour mieux servir leurs clients. La première cause d’abandon d’un achat en ligne est liée au mode de livraison.
Les livraisons par drones émettent-elles moins de CO2 ?
C’est l’un des arguments qui présidait à leur développement. Lors du lancement de ce mode de livraison, les lobbys en faveur du drone avaient argué que les drones étaient des machines fonctionnant à l’énergie solaire ou sur batterie.
Cependant, une étude récente a comparé les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie des drones, des camions électriques et diésel dans les situations de livraison de colis. Elle a démontré que les drones montrent leurs atouts plutôt en milieu rural, où la densité de clientèle est faible et les distances plus longues. A cette exception près, dans la majorité des cas, les camions électriques émettent moins de GES et consomment moins d’énergie que les drones.
Cela s’explique par le fait que les camions peuvent livrer plusieurs clients là où les drones n’en livrent qu’un seul. De plus, ils doivent s’adapter aux conditions de vent qui peuvent augmenter drastiquement leur consommation d’énergie. Par ailleurs, ils sont limités dans leurs capacités de charge, les plus gros ne pouvant livrer que 40 kilos au plus.
Au final, la livraison par drones ne connaîtra peut-être pas le succès espéré. La DGAC ne montre pas d’empressement à accepter les plans de vol, ce qui ne facilite pas son développement. Même si les drones ont de beaux jours devant eux pour d’autres missions, de nouvelles solutions de livraison de colis pourraient bien se développer plus rapidement, comme le transport par vélo électrique mis en place par DHL Espress dans plusieurs grandes villes françaises.
Sources :
Business Stratégie Conseils – La livraison du futur en chiffres – 15 mars 2020
ScienceDirect – Comparaison des demandes énergétiques des services de livraison de colis par drone et au sol – Janvier 2020