La transition écologique ne se fera pas sans les villes moyennes, qui hébergent plus de 25 % de la population de la France. Étalement urbain, réseaux de transport insuffisants, les villes de plus de 20 000 habitants éloignées des métropoles régionales agglomèrent autant les problèmes que les atouts.
Les fragilités des villes moyennes
Les villes moyennes, de 20 000 à 200 000 habitants situées en dehors des aires urbaines des métropoles couvrent tout le territoire. Au nombre de 200, on les retrouve dans 90 départements et, mêmes si leurs problématiques sont variées, elles connaissent des situations de fragilité. Pourtant, selon un sondage paru dans Le Figaro en décembre 2020, 78 % des Français ont une bonne image des villes moyennes et 76 % pensent que la qualité de vie y est meilleure.
Malgré tout, les villes moyennes sont de gros émetteurs de gaz à effet de serre :
- le transport est le 1er poste d’émissions de carbone (45 %),
- le secteur résidentiel arrive en 2ème position (31 %).
Or la transition écologique ne peut réussir qu’en s’appuyant sur les deux leviers de la rénovation énergétique des logements et du développement des mobilités douces.
La transition écologique, avenir des villes moyennes
Les villes moyennes représentent un enjeu fort en termes de transition écologique. Le Gouvernement compte bien en tirer profit en les intégrant dans des programmes de redynamisation.
Il les a expérimentés dans 222 villes moyennes, à travers le plan Action « cœur de ville », dont l’ambition est d’améliorer le dynamisme économique et les conditions de vie des habitants. Ce plan mobilise 5 milliards d’euros sur une période quinquennale de 2017 à 2022, dont 1,2 milliard de crédits de l’ANAH (agence nationale pour l’amélioration de l’habitat).
Fort de la réussite du plan Action « cœur de ville », le Gouvernement vient de réitérer l’opération auprès de 1580 communes avec son programme « Petites villes de demain », piloté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires. Les objectifs sont les mêmes mais, cette fois, le programme est réservé à des villes de moins de 20 000 habitants.
L’un des axes forts de ces programmes est la rénovation énergétique du patrimoine des villes. De plus, dès lors qu’une opération de revitalisation du territoire est mise en œuvre, les villes moyennes et petites villes deviennent éligibles au dispositif Denormandie. Celui-ci défiscalise les investissements locatifs dans l’immobilier ancien d-s lors qu’ils sont associés à des opérations de rénovation énergétique.
Projet Goéland, le rapport qui va plus loin
Partant de l’idée que les villes moyennes offrent un fort potentiel en termes de transition écologique et de décarbonation, des Étudiants en économie, en économie sociale et solidaire et en physique ont lancé le Projet Goéland. Leur objectif était notamment d’offrir aux élus des villes moyennes un panel de mesure de décarbonation.
Leur rapport débouche sur 9 propositions de décarbonation en trois étapes : sobriété, efficacité, substitution.
L’une des premières mesures proposées consiste à diminuer les besoins de mobilité en offrant les services et commerces de proximité et en développant les transports collectifs dans tous les quartiers.
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Cette mesure s’appuie sur la seconde, qui consiste à proposer une offre de transports décarbonée pour échapper au tout voiture. Ces deux premières mesures n’ont de sens que si les habitants acceptent de faire évoluer leurs habitudes de déplacements, ce qui constitue la troisième proposition.
Concernant le bâtiment, deux propositions visent à privilégier la rénovation globale des logements anciens plutôt que la construction et à faire évoluer les comportements vers une plus grande sobriété énergétique. Les dernières mesures concernent le développement des énergies renouvelables et les circuits courts.
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