Dis-moi où tu as mal, je te dirai quel mois tu es né. Non, ce n’est pas un nouveau livre de Michel Ollioul. C’est le résultat d’une étude américaine conduite auprès de plus d’un million et demi de patients. Le mois de naissance déterminerait la probabilité de contracter une maladie ou une autre.
Asthme en juillet, AVC en mars…
Selon l’étude (1), le mois de naissance aurait un impact significatif sur le développement des maladies. Se basant sur les préceptes d’Hippocrate, de précédentes études avaient déjà établi des relations entre le mois de naissance et certaines maladies comme l’asthme, l’hyperactivité ou l’athérothrombose. L’étude, réalisée à partir des dossiers des 17 millions de patients du Columbia University Medical Center, nous apprend ainsi que 55 maladies, sur les 1688 analysées, sont susceptibles d’être plus ou moins présentes en fonction du mois de naissance. Sur ces 55 maladies, 19 sont liées à celles déjà trouvées et 16 sont totalement nouvelles. Parmi les nouvelles maladies, les maladies cardiovasculaires sont particulièrement ciblées : hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, cardiomyopathie, etc.
Des mois plus sensibles que d’autres
Le mois de mars n’est pas gâté. Il cumule, comme le mois d’avril, plusieurs affections cardiovasculaires. A contrario, la fin de l’année semble plus protégée contre ces maladies. Le mois d’octobre est aussi très touché par les nouvelles maladies découvertes dans l’étude : infection respiratoire supérieure aiguë, morsure d’insectes venimeux, maladies vénériennes, qui touchent moins les personnes nées en début d’année. Les mois les plus protégés, d’après l’étude, sont les mois de mai et juillet.
L’étude s’est également appuyée sur l’étude du Dr Gabriele Doblhammer (2) pour tenter de corréler ces conclusions avec l’espérance de vie. Il semble que les mois de naissance aux risques cardiovasculaires faibles sont ceux qui offrent la plus grande espérance de vie.
Des résultats à confirmer
Les chercheurs temporisent cependant les résultats pour plusieurs raisons :
- les données proviennent uniquement de patients qui ont a priori développé les maladies étudiées, et pas du tout de personnes n’en étant pas atteintes ;
- tous les patients venant du même institut, les données sont basées sur le climat à New-York, qui peut influer sur la prévalence des maladies ;
- la naissance dans une période à haut risque (comme l’automne pour la bronchiolite) peut aussi avoir un impact sur le développement de certaines maladies.
En conclusion, si le lien entre le mois de naissance et le développement de certaines maladies est bien confirmé, le risque de maladie n’est pas si élevé et d’autres facteurs sont également en cause dans le développement ou non de la maladie. Un style de vie sain, une alimentation bio ou la prise de vitamine D en hiver peuvent contrer ces résultats.
- Sources :
- (1) Journal of the American Medical Informatics Association
- (2) Doblhammer G, et al. Proc Natl Acad Sci USA 2001