Il suffit d’habiter une grande ville pour se rendre compte que les déplacements sont générateurs d’une pollution importante. Pourtant, il est indispensable à toute personne qui veut travailler de pouvoir se déplacer facilement entre son domicile et son travail. La conciliation des deux exigences de santé publique et d’emploi est-elle possible ?
Les enjeux économiques de la mobilité
La mobilité est un levier important de l’activité socio-économique. Le critère de proximité des transports est l’un des premiers que considère un entrepreneur avant de s’installer. La mobilité est aussi un moyen de maintenir un tissu social aussi bien dans les zones rurales que dans les quartiers excentrés des grandes villes. Pas de planification urbaine sans plan de mobilité. Nos sociétés modernes ont un besoin de déplacement immense qui ne peut être occulté, qu’il s’agisse du transport des personnes ou des marchandises, des déplacements personnels ou professionnels.
Un automobiliste perd en moyenne 80 heures par an dans les embouteillages, ce qui représente un coût de près de 3 milliards d’euros.
La sécurité, un enjeu fort
Plus les déplacements sont nombreux, plus les risques d’accidents sont grands. La sécurité routière est au cœur des préoccupations du Gouvernement, au regard de l’augmentation du nombre de tués sur les routes. L’usager de la route ou des transports est en attente de transports plus sûrs.
Par ailleurs, les déplacements travail – domicile sont considérés comme un critère de pénibilité pour 2 personnes sur 3. A Paris, le transport constitue la plus grosse part de l’absentéisme.
Un coût de l’énergie qui fluctue
Le prix du baril de pétrole est très fluctuant. Il dépend non seulement de la disponibilité de l’énergie mais aussi de la situation politique dans le monde. Qu’un pays producteur s’enflamme et c’est toute la sphère énergétique qui s’embrase. Si le réseau ferroviaire est bien développé pour le transport des personnes, il reste à suppléer de façon urgente les transports de marchandise, qui s’effectuent encore à 80 % par la route.
Et bien sûr, l’impact environnemental
26 % des gaz à effet de serre ! C’est le poids des transports dans la balance du réchauffement de la planète. Particules fines, oxyde d’azote, nuisances sonores sont les autres joyeusetés générées par les déplacements routiers et aériens. La pollution à Paris et dans sa région connaît des dépassements de seuils réguliers.
La mobilité durable à développer
Les transports et déplacements, s’ils sont indispensables pour la vie économique, nuisent gravement à la santé publique. Tout l’enjeu est donc de développer des modes de transport moins polluants. L’évolution des comportements doit être coordonnée avec l’évolution des motorisations. Les pistes cyclables, les voies vertes, le vélo électrique ou autre vélib’ ne viendront pas seuls à bout de la pollution, même s’ils participent à la faire diminuer. Il faudra ajouter à cela le développement des déplacements durables : véhicules électriques et biocarburants, offre renouvelée de transports collectifs et alternatifs, etc. Il faudra aussi développer les transports ferroviaires et maritimes en renforçant leur intérêt économique.
Les leviers d’action sont nombreux et la lutte contre le réchauffement climatique est l’affaire de tous.
Source : Stratégie nationale de développement durable – Défi n° 5