La biodiversité est rognée un peu plus chaque année. En cause, l’artificialisation des sols. Une étude du CGDD d’octobre 2018 a étudié le phénomène, qui progresse selon Eurostat. Un département tous les 8 ans, une information effarante, mais il existe des solutions.
L’artificialisation des sols progresse
Le diagnostic du CGDD (commissariat général au développement durable) fait ressortir que l’artificialisation des sols, c’est-à-dire les superficies bâties ou recouvertes d’un revêtement (routes, parkings, etc.) augmente plus vite que la population française. Sur les 30 dernières années, elle était de 1,5 %. Or la diminution de la biodiversité est une conséquence directe de l’artificialisation des sols.
Pour près de la moitié (46 %), l’artificialisation des sols est réalisée pour du logement individuel, alors que 3% seulement sert le logement collectif. L’artificialisation touche majoritairement les communes où le secteur du logement est moins tendu (taux d’artificialisation de 73 %) et, dans une moindre mesure, celles où le nombre de logements vacants dépasse 50 % (taux de 37 %) et celles dont la population diminue (taux de 21 %).
Le plan Biodiversité du Gouvernement, qui a justifié cette étude, considère que cela représente près d’un département tous les 8 ans.
Quelles solutions contre l’artificialisation des sols ?
D’ici 2030, la superficie artificialisée de la métropole pourrait représenter près de 10 %, si le niveau de croissance suit le même rythme. Le plan Biodiversité, publié le 4 juillet 2018, s’est fixé comme premier objectif de :
limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette.
Cet objectif de désartificialisation des sols permettrait d’atteindre un niveau « zéro artificialisation nette » (une surface artificialisée réhabilitée échangée contre une surface à bâtir équivalente), selon la séquence « éviter – réduire – compenser ».
Pour atteindre un tel objectif, il faudra en passer par une stabilisation, voire une réduction des vacances de logements. Les communes dont la population décroît devront, dans cette logique, réduire leur consommation d’espace.
Il faut aussi, toujours dans cet objectif, s’atteler à réhabiliter les friches urbaines et inciter les villes à densifier le bâti et urbaniser les « dents creuses ». Cela peut se faire notamment en revoyant la façon dont les parcelles sont découpées. Ci-dessous, un exemple de ce qui se fait dans l’Hérault :
AVANT :
APRES :
Ce type de densification des constructions présente plusieurs avantages. Il permet aux propriétaires de trouver une source de revenus ou de partager son bien avec ses héritiers et limite le temps passé à l’entretien. De plus, il réduit l’impact de l’urbanisation sur les terres agricoles et limite l’étalement urbain.
Il faudra cependant veiller à l’encadrement de la réalisation architecturale des densifications, pour éviter des changements d’architecture et de paysages trop importants et une densification anarchique ne permettant pas d’assurer les dessertes en voirie et réseaux.
Le monde change et, avec lui, les mentalités. La population accepte de plus en plus de se « serrer » au cœur d’un quartier ou d’un village, l’intimité se conservant « indoor » plutôt que « outdoor ».
Source : Vie-Publique.fr