
Depuis plus de 10 ans, les plateformes collaboratives fleurissent dans tous les domaines : tourisme, transport, échange et partage, etc. La consommation collaborative est-elle un nouveau mode de vie et poursuivra-t-elle son ascension malgré les déboires que connaissent certaines plateformes ? Que sera l’avenir de l’économie collaborative ?
La consommation collaborative, une croissance exponentielle
L’économie collaborative répond à notre besoin de faire des économies, de protéger la planète et de générer un lien social. De la location d’outils à l’autopartage en passant par la location d’appartements, elle connaît un succès grandissant. Au total, 90 % des Français reconnaissent avoir utilisé au moins une fois un service collaboratif auprès de l’une des 9 000 entreprises mondiales du marché.
Le concept s’est développé dans tous les domaines :
- ventes d’objets d’occasion,
- garde d’enfants,
- promenade d’animaux,
- réparation d’électroménager,
- location de caves ou garages,

Les plus utilisées en France génèrent des millions d’interactions mensuelles. AirBnb met à disposition plus de deux millions de solutions d’hébergement, Blablacar connecte à travers le monde plus de covoitureurs que de Français.
Les déboires des grandes plateformes collaboratives
AirBnB, qui avait déjà encaissé, en 2018, l’obligation de percevoir la taxe de séjour et, plus récemment, les attaques de la maire de Paris, subit en 2020 les effets de la crise sanitaire, avec 75 % de baisse des réservations cet été à Paris. Cela n’empêche pas le leader du partage de logement de poursuivre son projet d’introduction en bourse, dans une période où les principales plateformes de voyage en ligne voient leurs actions chuter brutalement.
En 2019, l’introduction en bourse de WeWork a été l’un des plus grands fiascos boursiers de ces dernières années. La plateforme de coworking new-yorkaise devait entrer en bourse début 2019 mais l’entreprise n’a jamais réussi à dégager un bénéficie depuis sa création en 2010. Le financement de sa croissance nécessaire à son introduction en bourse a fini de creuser le déficit, qui atteignait les 2 milliards avant l’entrée en bourse.

Dans le même temps, Uber, malgré sa forte progression, connaissait des pertes abyssales (plus de 5 milliards de dollars) à la suite de son introduction en bourse en 2019. Au printemps dernier, il a été sommé par la Cour de cassation de salarier ses chauffeurs, transformant le modèle collaboratif de la plateforme en entreprise traditionnelle. Même en Californie, où est née la plateforme, la « gig economy »[i], est condamnée pour protéger les employés.
L’avenir de l’économie collaborative
Plusieurs points favorisent le développement des plateformes collaboratives. Il s’est intensifié avec le confinement et l’accélération des pratiques de partage et de consommation locale. Des startups comme « La ruche qui dit oui » ont le vent en poupe. D’autres connaissent une ampleur inespérée grâce au développement d’outils indispensables au télétravail et à l’école à la maison : Zoom, Slack, Lumni, etc.
La plupart de ces plateformes ne devront leur pérennité qu’à condition de rester à une échelle humaine, de façon à maîtriser à la fois leurs coûts et leur croissance.
La révolution numérique a commencé il y a 20 ans et n’a pas fini de se développer, inéluctablement.
[i] l’économie des petits boulots