L’incendie de Notre-Dame de Paris est derrière nous, il est temps de penser maintenant à sa reconstruction. Ce ne sont pas moins de 1000 chênes qui seront nécessaires pour reconstruire sa flèche, son transept, son chœur et sa nef. Quel avenir pour le chêne centenaire ?
Toute la France au chevet de Notre-Dame de paris
Coordonnée par France Bois Forêt, la mise à disposition de 1000 chênes centenaires émane de propriétaires aussi bien publics que privés en provenance de toutes les régions de la métropole. La mobilisation autour de la renaissance de Notre-Dame de Paris est nationale. Les particuliers ont donné la moitié des chênes abattus, l’Office national des forêts donnant l’autre moitié.
4 000 mètres carrés de bois et forêts serviront ainsi à la reconstruction de l’un des plus beaux monuments de France. Plus de la moitié serviront à l’édification du transept et de la flèche, le reste étant utilisé dans la reconstruction du chœur et de la nef.
Dans le Loiret, en forêt d’Orléans, Trois hommes armés de scies et d’une hache ont abattu un chêne. Il aura fallu moins de dix minutes pour abattre ce géant.
Plusieurs critères sont examinés pour le choix des arbres :
- un fil droit,
- un tronc rectiligne,
- une hauteur de 8 à 14 mètres,
- un diamètre de 50 à 90 centimètres.
Seuls des chênes centenaires ou bicentenaires peuvent répondre aux exigences. Aucune inquiétude à avoir, les chênes de cette stature sont légion et le millier qui sera abattu ne viendra en rien rompre l’équilibre des forêts.
Ce n’est cependant qu’une fois abattus que les arbres sont analysés pour connaître leur état de santé. Les poutres qui supporteront la flèche de Notre-Dame de Paris seront taillées dans un chêne solide et en bonne santé. Si une partie de l’arbre est pourrie, il faudra le purger avant d’en tirer des poutres solides.
Chêne centenaire : pas prêt avant deux ans
Il faudra encore deux ans avant que les arbres centenaires ne puissent être utilisés dans la reconstruction de la Cathédrale millénaire. C’est en effet le temps nécessaire au séchage du bois pour éviter qu’il ne travaille après la pose.
Les forestiers publics ou privés sont fiers de voir leur travail reconnu et utilisé pour la reconstruction d’un édifice aussi prestigieux. C’est l’occasion pour eux d’expliquer comment sont gérées les forêts, comment certains arbres peuvent être prélevés tandis que d’autres continueront de vieillir tranquillement, à côté des plus jeunes replantés parallèlement. Les forestiers ont élevé les chênes abattus sur plusieurs générations et leur valorisation dans une institution millénaire ne peut qu’aiguiser leur fierté.
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France Bois Forêt livrera les charpentiers de Notre-Dame début 2023, date à laquelle les travaux de charpente devraient être officiellement lancés. Si tout va bien, un premier culte devrait se tenir dans la Cathédrale d’ici mi-avril 2024, 5 ans après avoir connu cet incendie ravageur.
Inquiétude pour l’avenir du chêne centenaire
Les chênes arrivent de toute la France métropolitaine vers France Bois Forêt :
- 59 chênes abattus en forêt de Villefermoy,
- 5 chênes de la forêt d’Horte en Charente,
- 2 chênes d’un massif forestier en Haute-Vienne, etc.
Une pétition est en cours pour mettre fin au génocide des chênes, dénommé « écocide ».
Il faut bien comprendre que les chênes peuvent vivre plusieurs centaines d’années. Un chêne centenaire est un arbre relativement jeune, à l’aune des chênes. Rien à voir avec ces plus de 700 arbres remarquables, classés et qui ne peuvent en aucun cas être détruit pour faire du bois.
En France, la forêt représente plus de 30 % du territoire. Malgré l’engouement pour le bois (chauffage, construction, etc.), la forêt n’a fait que croitre depuis plusieurs années. Elle couvrait 14,1 millions d’hectares en 1985 et s’étendait sur 16,9 millions d’hectares en 2019. Sur ces 2,8 milliards de mètres cubes de bois sur pied, les chênes en représentent près de 30 %.
Finalement, 1000 chênes abattus ne représentent que 2 ou 3 hectares de chênaies.
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