Les scientifiques ont commencés à constater des problèmes alarmants sur les colonies d’abeilles en 1998. Un taux anormalement élevé de colonies disparaissent, et en règle générale, la qualité des colonies s’affaiblit (moindre résistance aux maladies, aux acariens, baisse de la diversité génétique…).
Les abeilles sont particulièrement observées car elles s’intègrent dans la filière économique des apiculteurs. Mais ce sont l’ensemble des pollinisateurs (abeilles mais aussi papillons, coléoptères, mouches, bourdons, et tous les insectes moins connus…) qui sont aujourd’hui menacés.
Si ce n’était qu’une question de biodiversité, ce serait déjà majeur. Mais en réalité, c’est aussi une problème pour l’humanité.
30% de notre nourriture dépend directement de la pollinisation… et 90% indirectement
Saviez-vous que la principale ressources des apiculteurs est aujourd’hui la location de ruches ? Les agriculteurs ont tellement besoin de pollinisateurs qu’ils recourent au services de « ruches ambulantes » pour polliniser leur champs.
La pollinisation est le mécanisme par lequel les plantes se reproduisent. Le pollen doit être récupéré sur les plantes mâles puis déposé dans les plantes femelles pour que ces dernières soient fertilisées. Et dans l’immense majorité des cas, ce sont les insectes pollinisateurs qui s’en chargent !
On considère que 30 % de notre nourriture dépend des pollinisateurs. Les fruits, les légumes, les graines, mais aussi les huiles (colza, blé ,tournesol…)… eh oui, on pense moins à ces dernières ! On estime même que 90% de la nourriture dépend de la pollinisation. Rares sont les aliments qui s’en exonèrent totalement (les champignons éventuellement ?).
Outre l’aspect alimentaire, les pollinisateurs contribuent aussi à l’agrément de nos espaces verts : tout le monde préfère voir des arbres en fleurs que des poteaux de métal… Et c’est aussi une question d’éthique : nous ne pouvons, en tant qu’être humains, être responsables de la disparition d’un acteur aussi important de la biodiversité. Si les abeilles tombent, les plantes tombent.
Comment aider les pollinisateurs
De nombreuses hypothèses existent pour expliquer l’effondrement de la quantité de colonies d’abeilles dans le monde.
D’après ces chercheurs, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), la chute du nombre de ruches s’explique par :
- les maladies parasitaires ou virales (69 % des cas)
- des problèmes d’élevage (14 % de cas)
- les pesticides (5 %)
Vous n’avez pas forcément la main sur toutes les solutions, mais vous pouvez y contribuer à votre échelle, en vous concentrant sur les pollinisateurs autres que les abeilles mellifères. Voici quelques idées :
Préservez les habitats !
Le souci des pollinisateurs est aussi une question d’habitat. Avec la bétonisation des espaces, les insectes ont de moins en moins de place où nicher. Et vous, avec jardin ou rebord de balcon, vous pouvez les aider !
Si vous souhaitez attirer et encourager les pollinisateurs dans votre jardin, abandonnez les pesticides chimiques, privilégiez les végétaux à fleurs et laissez pousser la flore spontanée (que l’on qualifie parfois de « mauvaises herbes »), au moins dans une zone dédiée.
Vous pouvez installer un hôtel à insectes, soit fait maison, soit acheté en commerce. Installez-le dans un coin tranquille et vous ferez le bonheur des pollinisateurs. Vous verrez qu’ils savent très bien cohabiter:)
Hébergez les abeilles solitaires
A petite échelle, vous pouvez essayer d’héberger une abeille solitaire (osmies), un type d’abeille qui ne vit pas en essaim, qui ne produit pas de miel, qui passe sa vie à s’occuper de ses enfants cachés sous forme de larves dans un petit trou, jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour sortir.
Un simple trou dans un mur peut permettre à l’abeille solitaire d’héberger sa progéniture au printemps et en été ! Vous en hébergez peut-être sans le savoir tant elles sont discrètes.
Aucun risque de piqûre : l’abeille solitaire est très craintive, elle fuit plutôt que de se mettre en danger. Et on la comprend : la vie de sa descendance ne repose que sur ses frêles épaules ! Elle n’a pas l’esprit de ruche comme les abeilles mellifères.
Pas de jardin ni de balcon ? Agissez auprès de votre mairie !
Agissez au niveau local ! En encourageant voire mairie à pratiquer la fauche tardive, pratique qui consiste à laisser en jachère certaines parties des jardins et parcs municipaux pour encourager la nidation des petites bestioles. A la manière de ce que fait l’État sur les abords des routes.
Et vous aurez apporté votre petite pierre à la biodiversité et à la survie des pollinisateurs:)