A l’heure où les supermarchés sont encore soupçonnés de jeter des dizaines de kilos de nourriture, il est clair que nous pouvons tous agir pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Petite revue des gestes anti-gaspi.
Consommer après la date limite
S’il est vrai que les produits comportent des dates limite de consommation (à consommer jusqu’à) et des dates de durabilité minimale (à consommer de préférence avant le), il apparaît que la plupart des produits peuvent encore être consommés, parfois même longtemps, après la date limite.
En matière de DLC, il faut cependant rester prudent. Les yaourts et fromages peuvent encore être consommés quelques jours après la date, à condition que la chaîne du froid ait bien été respectée. Pour les viandes et charcuteries, les meilleurs indices de validité du produit sont l’aspect et l’odeur. Si le produit a conservé un aspect identique quelques jours après la DLC, il peut être consommé sans risque. INC a établi un tableau de conservation des aliments en fonction de leur DLC ou DDM (date à laquelle le produit perd de ses saveurs mais est encore consommable).
Pour ce qui concerne la DDM, les produits peuvent souvent être consommés 3 ou 6 mois après, et même jusqu’à 18 mois, sans aucun risque pour la santé. Là encore, il est important de se fier à l’aspect et l’odeur. En revanche, dès que le produit est ouvert, il est recommandé de les consommer dans les jours qui suivent en les conservant bien au frais.
Des produits sans date
L’article 103 de la loi TEPCV (transition pour la croissance verte) interdit aux fabricants et distributeurs d’indiquer une DDM sur certains produits alimentaires. C’est notamment le cas des boissons contenant de l’alcool à partir de 10°, les vinaigres, les bonbons et chewing-gum, les viennoiseries et autres pâtisseries, le sel de cuisine et tous les fruits et légumes frais.
Les supermarchés face au gaspillage alimentaire
Une loi du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire interdit aux supermarchés dont la surface est supérieure à 400 m² de jeter les produits alimentaires invendus. Ils doivent les donner aux associations qui les sollicitent : Secours populaire, Restos du cœur, et autres banques alimentaires. S’ils avaient la mauvaise idée de refuser, ils pourraient être punis d’une amende de 3 750 €.
Cette loi a permis d’augmenter de près de 30 % les collectes d’invendus par les associations, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire. Les grandes surfaces jouent bien le jeu, sauf quelques exceptions. La loi du 2 octobre pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable va encore plus loin en étendant ce dispositif à l’industrie agroalimentaire et à la restauration collective.
Fruits et légumes : cuisiner les épluchures
Lorsque les fruits et légumes sont bio, il n’y a aucun problème à les consommer entiers. S’ils sont épluchés, les épluchures peuvent aussi être utilisées, dans des potages, comme ce velouté de fanes de carottes au camembert.
Dans les quartiers, les habitants peuvent aussi proposer des soupes solidaires à partir des légumes non consommés apportés par chacun. Cela évite de jeter des quantités de légumes importantes à l’aune de tout un quartier (cf Zoomdici).
Les tomates trop mûres peuvent être cuisinées pour faire des sauces. Les peaux des carottes et autres légumes peuvent être bouillies avec des épices et aromates puis congelées en cubes.
Tout se consomme, et c’est parfait pour réduire le gaspillage alimentaire !
Le zéro déchet, pour aller plus loin
Adopter le zéro-déchet dans sa vie est encore le moyen de ne rien gaspiller. Il s’agit là, certes, de changer ses habitudes de vie, plus que ses habitudes de consommation. Mais le résultat est évident : plus de plastiques, plus de déchets non alimentaires, chaque produit acheté est un produit consommé.