Après 13 jours d’intenses débats, les 190 pays réunis à Paris pour la Conférence sur le climat sont parvenus à un accord à l’unanimité. Victoire historique ou nouvelle désillusion ? Retour sur les points clés de l’accord sur le climat.
Un objectif ambitieux : entre 1,5 et 2°C
Pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le réchauffement climatique ne devrait pas dépasser 2°C. Au-dessus de cette limite, ses effets seraient catastrophiques et incontrôlables. L’accord sur le climat devance ces exigences, fixant un objectif planétaire “bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels”.
Pour limiter la hausse à 1,5°C, un seuil au-dessous duquel le réchauffement climatique aurait des conséquences beaucoup plus bénignes, on recommande d’une façon lapidaire de “poursuivre les efforts”. Exigence de survie pour les îles de l’Océan Pacifique et de l’Océan Indien, ce niveau vital est jugé irréaliste par la plupart des chefs d’Etat.
Aucune contrainte de réduction
Pour contenir le réchauffement dans la limite de 2°C, une baisse des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 40% à 70% est indispensable. Sur ce point, le document final maintient un flou artistique : il ne contient aucune mention chiffrée.
Il s’agit simplement de “viser un pic” d’ici à 2050. Dans la deuxième moitié du siècle, on prévoit de rejoindre un point d’équilibre entre émissions d’origine humaine et absorption du carbone. Cette formulation ouvre la porte à des recherches scientifiques pour le captage du carbone dans l’atmosphère.
Au niveau national, aucun objectif contraignant n’est fixé. De simples contributions volontaires sont demandées aux pays signataires. 190 pays ont d’ores et déjà déposé leur contribution. Même si elles étaient respectées, le réchauffement atteindrait encore 3°C. A ce niveau, des catastrophes climatiques majeures ainsi qu’un bouleversement de l’agriculture et de l’écosystème sont à prévoir.
Pays riches et pays pauvres
Une fois de plus, la responsabilité historique des pays les plus avancés dans le changement climatique est reconnue. Une raison pour les charger entièrement des efforts écologiques ? Non pas, puisque l’accord prévoit une répartition des efforts “sur la base de l’équité”. Une formule imprécise aux multiples interprétations …
Quoiqu’il en soit, les pays du Nord devront assumer des “objectifs de réduction absolus”. Aux pays du Sud, il n’est demandé qu’un “effort d’atténuation”.
En outre, l’accord prévoit le transfert de 100 milliards de dollars d’ici à 2020 vers les pays en développement, pour faire face aux conséquences directes du réchauffement. Ce seuil plancher est toutefois loin de satisfaire ces derniers, d’autant qu’aucune compensation n’est prévue pour solder les pertes et dommages de long terme.
Un accord révisable
Au-delà des engagements en forme de déclarations d’intention, c’est la flexibilité de l’accord qui frappe. Un mécanisme de révision des engagements est instauré avec un nouveau rendez-vous climatique prévu tous les cinq ans. Les pays les plus engagés dans la lutte climatique, Union Européenne, Etats-Unis et Brésil en tête, souhaitent réviser les contributions dès 2018.
La COP 21 aura marqué une victoire importante pour le climat. Tous les Etats du monde se sont réunis autour d’un problème que personne ne nie plus. Tous reconnaissent la nécessité vitale de prendre des résolutions pour limiter le réchauffement. Insuffisant compte-tenu de l’absence totale de contrainte, l’accord ouvre malgré tout la porte à l’avenir et à des décisions plus radicales.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sas rentrez dans la complexité, sachez que Nausicaa possède une exposition intitulé Océan et Climat. L’objectif est de faire comprendre le rôle de l’Océan, les impacts du réchauffement climatique , et inciter les personnes à agir.