Les téléphones mobiles émettent des ondes électromagnétiques qui assurent la communication avec les antennes relais. Certains considèrent que l’exposition à ces ondes est dangereuse pour la santé, dès lors que le corps humain absorbe partiellement l’énergie de ces ondes. Le DAS mesure le débit d’absorption de l’énergie des ondes émises par les téléphones portables. Mais qu’est-ce que le débit d’absorption spécifique – DAS, est-il dangereux pour notre santé ? Décryptage.
Débit d’absorption spécifique ou DAS : définition
Le débit d’absorption spécifique mesure le débit avec lequel l’énergie (en watts) des ondes électromagnétiques émises par nos smartphones est absorbée par le corps ou par une partie du corps (en kilogrammes). Le DAS s’exprime dont ainsi W/kg. Moins le débit est élevé, plus le rayonnement de l’appareil est faible.
Les niveaux de DAS sont limités par la réglementation française. Ainsi, un téléphone mobile ne doit pas générer, pour les ondes comprises entre 100 kHz et 10 GHz, une absorption supérieure à :
- 0,08 W/kg en moyenne sur tout le corps,
- 2 W/kg au niveau de la tête (téléphone à l’oreille) et du tronc (téléphone dans une poche ou un sac au niveau du tronc),
- 4 W/kg au niveau des membres (portable en main ou plaqué à la jambe ou au bras dans une poche ou un brassard).
Ces niveaux ont été fixés par un arrêté du 8 octobre 2003 transposant une recommandation européenne de 1999.
A noter que cet arrêté fixe aussi la limite pour les fréquences comprises entre 16 GHz et 360 GHz, à 10 W/m². Il s’agit de la densité de puissance émise par certains appareils comme les éoliennes.
Le contrôle des DAS des smartphones vendus en France a été confié à l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR). Celle-ci a déjà eu l’occasion de rappeler à l’ordre certains fabricants. En 2019, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommandait même de retirer de la circulation les mobiles anciens (vendus avant 2016).
Aujourd’hui, les normes en vigueur sont globalement respectées, la plupart des téléphones portables actuels présentant un DAS « tête » ne dépassant pas 1 W/kg.
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DAS dangereux pour la santé ? Des études qui se contredisent
Le monde se divise en deux : ceux qui voient le verre à moitié vide et ceux qui voient le verre à moitié plein. Les premiers sont alarmistes, considérant que, selon les études publiées, les ondes électromagnétiques qui nous entourent nuisent gravement à notre santé. Les autres ont une vision plus optimiste au vu des études, relevant qu’elles ne démontrent pas la dangerosité extrême des téléphones mobiles et autres appareils émettant des ondes électromagnétiques.
Des études ont bien été conduites sur la question de l’impact des ondes électromagnétiques sur l’organisme. Elles ne sont pas parvenues, cependant, à démontrer la nocivité des ondes sur notre santé, ni le lien entre les risques de cancers et un DAS élevé.
Ainsi, en 2013, l’ANSES indiquait « Les conclusions de l’évaluation des risques ne mettent pas en évidence d’effets sanitaires avérés ».
Dans une publication mise à jour en 2018, elle est toutefois plus modérée. Bien qu’elle rappelle que les risques cancérogènes ne sont pas avérés, elle cite le classement des radiofréquences comme cancérogène possible par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), sur les utilisateurs intensifs de smartphones.
Elle cite également les effets biologiques de l’usage du téléphone portable sur le sommeil, les performances cognitives ou encore la fertilité des animaux mâles, sans pouvoir « établir un lien de causalité entre les effets biologiques » et d’éventuels effets sanitaires qui en résulteraient ».
Nos recommandations pour limiter les risques liés à l’exposition aux ondes électromagnétiques
Dans son avis sur les radiofréquences et la téléphonie mobile, l’ANSES a émis un certain nombre de recommandations.
Rappelons tout d’abord que plus l’appareil est éloigné, plus l’énergie absorbée est réduite. Aussi, la première recommandation concerne l’éloignement de l’appareil à plus de 20 centimètres du corps. Lors de l’usage du téléphone, cela implique d’utiliser un kit mains-libres, particulièrement pour les utilisateurs intensifs.
La deuxième recommandation concerne le smartphone lui-même. Lors de l’achat, il est primordial de vérifier le débit d’absorption spécifique de l’appareil. Si la distinction « tête », « tronc », « membres » n’existe pas, la norme DAS retenu est le DAS « tête ». Les téléphones avec un fort DAS dangereux pour la santé sont à proscrire.
Autant que possible, le portable ne doit pas être déposé près du lit la nuit. S’il fait usage de réveil, il convient alors de le mettre en mode « avion » pendant la nuit.
Les personnes électrohypersensibles prendront soin de limiter l’usage du mobile au strict minimum en raison d’un DAS dangereux pour la santé mentale plus que physique. Il en va de même pour les enfants, considérés comme plus sensibles aux ondes électromagnétiques que les adultes en raison de leur taille plus petite. Ils ne doivent donc pas être exposés aux radiofréquences. Les parents veilleront à limiter strictement l’usage des technologies sans-fil, qu’il s’agisse des tablettes, des smartphones ou de tout autre appareil connecté.
Sources :