Des perturbateurs endocriniens dans l’eau du robinet

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eau potable et perturbateurs endocriniens

Ils envahissent petit à petit notre quotidien. Les perturbateurs endocriniens sont présents partout. Ils le sont aussi maintenant dans l’eau du robinet, d’après un rapport de l’association Générations Futures concernant la présence de perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface. Décryptage.

Des eaux souterraines polluées

Comme le confirme un représentant de cette ONG, un pourcentage important des pesticides présents dans l’eau du robinet et dans les eaux de surface sont probablement des perturbateurs endocriniens. Le rapport est basé sur les études gouvernementales sur la qualité de l’eau comparées à la liste des endocriniens de la base TEDX. Il stipule en effet que plus de 73 % des pesticides présents dans ce que l’on appelle les eaux de surface (lacs, rivières, océans) sont possiblement des perturbateurs endocriniens. Ce taux est de l’ordre de 50 % pour ce qui est de l’eau du robinet.

La décision de l’Union Européenne, reportée au 23 janvier 2017 faute d’avoir été acceptée par les Etats membres, devrait définir les critères de reconnaissance des perturbateurs endocriniens qui ne pourront plus être vendus. Encore faut-il que le niveau de preuve ne soit pas exorbitant et que les dérogations ne permettent pas à l’industrie d’échapper purement et simplement à la réglementation. (Voir la vidéo de LCI : Les perturbateurs endocriniens, symptômes du déficit démocratique de l’Union Européenne).

Des substances nocives à interdire

Les perturbateurs endocriniens sont des substances nocives pour la santé. Ce sont selon le cas des substances totalement artificielles ou naturelles, que l’on retrouve un peu partout dans notre environnement, notamment dans les pesticides. Ils peuvent entraîner des maladies plus ou moins graves comme le cancer du sein ou encore l’infertilité. Présents dans notre alimentation, ils nous exposent au quotidien à des dangers qui nous dépassent.

Lire aussi : Perturbateurs endocriniens : halte à la manufacture du doute

En France, une réglementation fixe les taux maximums à ne pas dépasser en termes de pesticides dans l’eau du robinet. Malheureusement, la réglementation a été assouplie en 2010. Aujourd’hui, si l’on souhaite interdire par décret du préfet temporaire la consommation d’eau du robinet, il faut que la valeur sanitaire maximale autorisée dépasse de 100 % le seuil réglementaire (contre 20 % avant 2010).

C’est ainsi que l’on retrouve le glyphosate, composant du Roundup, pourtant tellement contesté. L’Union Européenne a en effet prolongé pour 18 mois l’autorisation de vente en juin 2016, encore une fois faute d’accord des Etats membres.

On y retrouve aussi de l’atrazine (pesticide) qui, elle, est bel et bien interdite en France, et cela depuis 2003. Comment est-ce possible ? D’une part, nos voisins Suisses ont attendu 2012 pour l’interdire. D’autre part, ce produit dangereux, à l’abri de l’air et de la lumière, continue de produire ses effets dans les nappes phréatiques.

Espérons que les nombreux rapports produits par Générations Futures finiront par atteindre le cerveau et le cœur de ceux qui nous gouvernent, tant en France qu’en Europe.

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