La consommation de viande ne cesse de décroître et pour cause. Il est de plus en plus long pour un Français travaillant au SMIC de gagner son steak (environ 2 heures) alors qu’une heure suffit dans certaines villes européennes comme à Copenhague.
Mesurer l’accès à la viande dans le monde
C’est une étude* publiée par la société Caterwings à l’été 2017 qui a permis d’établir un tel classement. Elle calcule le temps, selon le pays étudié, qu’il faut travailler pour pouvoir gagner un steak. Concrètement, en étudiant le salaire minimum dans les pays et le prix de 200 grammes de viande de bœuf, il est possible de déterminer le temps qu’il faut pour pouvoir se l’offrir dans son assiette.
* Source : Caterwings.co – Meat Price
Le Danemark est assez étonnamment un des pays les mieux classés avec un salaire minimum parmi les plus hauts, mais un prix de la viande plutôt moyen. Attention toutefois car cette étude ne prend pas en compte d’autres éléments, par exemple le taux d’imposition du pays ou encore les taxes associées au salaire. Ce sont des éléments non négligeables qu’il aurait fallu étudier pour bien comparer.
De grosses inégalités
Ce sont les salariés indonésiens qui sont les plus touchés par ces grosses inégalités. Pour un indonésien, il faut travailler près de 24 heures pour pouvoir gagner son steak de bœuf. Les résultats en France sont identiques à ceux de l’Allemagne globalement. Aux Etats-Unis, où le steak règne sur le barbecue et dans les burgers, il faut travailler environ 2 heures et demi pour pouvoir décrocher sa viande.
Réduire ces inégalités
Les objectifs de cette étude son multiples même si un des premiers est de réduire les inégalités. Plusieurs syndicats européens du monde bovin ont pris connaissance de cette étude et souhaitent permettre un accès à la viande pour tous. La logique est simple : permettre d’harmoniser le taux sur l’ensemble de l’Europe tout en n’excédant pas les 2 heures de travail par steak pour tous les pays européens.
Si cette démarche était conduite sur d’autres produits comme le kilo de pommes de terre ou le litre de jus d’orange, elle permettrait sans doute d’inciter les autres professions agricoles à harmoniser leurs prix pour garantir l’accès à la nourriture pour tous. Il ne s’agirait pas, en effet, qu’une telle étude aboutisse à augmenter de façon exponentielle la production de viande, dont on sait qu’elle a un fort impact sur le réchauffement de la planète (lire notre article : Le flexitarisme est-il bon pour la planète).