4,8 millions, c’est le nombre de passoires thermiques que l’on relève en France, soit 17 % de logements considérés comme très gourmands en énergie. Le plan de relance est l’occasion pour le Gouvernement de remettre, en 2020 et 2021, 7 milliards d’euros dans la rénovation énergétique des passoires thermiques. Comment en bénéficier ?
Rénovation thermique, le point en 2020
Un quart des émissions de gaz à effet de serre proviennent du bâtiment, dont les deux tiers sont liés à l’habitat. Ce sont près de 5 millions de logements qui sont encore considérés comme passoires thermiques. Ces logements sont classés dans la catégorie « très énergivores » et leur diagnostic de performance énergétique mentionne une étiquette F ou G, soit plus de 330 kW par mètre carré et par an.
Un ménage habitant dans un logement de 50 mètres carrés classé F, avec une consommation moyenne de 400 kW/h par mètre carré et par an, règle une facture annuelle d’énergie d’environ 3 000 euros ! La précarité énergétique n’est pas étonnante, quand on sait que les ménages qui habitent les passoires thermiques sont, pour près d’un tiers, ceux dont les revenus sont les plus modestes.
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Parallèlement, les constructions neuves (aux normes RT2012) et les rénovations énergétiques qui obtiennent une étiquette A ou B ne représentent que 6,6 % des logements. En 2019, seuls 155 765 logements ont fait l’objet d’une rénovation énergétique aidée par l’Anah. Il reste donc une marge phénoménale pour atteindre l’objectif que s’est fixé le gouvernement en 2015 : éradiquer les passoires thermiques avant 2025 à raison de 500 000 par an.
France Relance et la rénovation énergétique
Les aides à la rénovation énergétique existent et évoluent en fonction des résultats obtenus. Pour relancer l’économie , le gouvernement vient de sortir 100 milliards d’euros pour « construire la France de 2030 » autour de thématiques prioritaires :
- la transition écologique,
- la compétitivité,
- la cohésion.
Sur les 30 milliards d’euros consacrés à la transition écologique, 7 milliards d’euros viennent amplifier l’efficacité des aides à la rénovation énergétique des logements. Deux milliards d’euros en 2020- 2021 viennent ainsi abonder les 575 millions d’euros annuels de MaPrimeRénov’.
Jusqu’à la fin de l’année 2020, les ménages modestes bénéficient de MaPrimeRénov’ pour leurs travaux de rénovation énergétique, tandis que les ménages intermédiaires continuent de bénéficier du crédit d’impôt rénovation énergétique. Au 1er janvier 2021, locataires, propriétaires, bailleurs privés et copropriétés, bénéficient de MaPrimeRénov’ quels que soient leurs revenus, alors qu’elle était jusqu’ici réservée aux seuls ménages modestes. Cette nouvelle produit ses effets depuis le 1er octobre 2020, date à partir de laquelle les travaux engagés par la signature d’un devis bénéficient de la nouvelle aide.
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La condition sine qua non pour bénéficier de la prime à la rénovation énergétique est que les travaux soient réalisés par un professionnel RGE (reconnu garant pour l’environnement). La prime est bonifiée lorsque les travaux ont pour effet de faire sortir le logement de l’étiquette F ou G. Un super bonus existe aussi s’ils ont pour effet d’obtenir l’étiquette A (logement à énergie positive) ou B (logement basse consommation).
A l’heure actuelle, le nombre d’artisans RGE formés à la rénovation globale est bien inférieur aux besoins si l’on veut parvenir à un parc de logements vertueux d’ici à 2050. Aussi, le gouvernement a ajouté 1,6 milliard d’euros à destination de la formation de la filière.
Malgré tout, pour atteindre les objectifs de transition écologique que s’est fixés le gouvernement, les moyens investis sur les deux années du plan de relance seront bien insuffisants. Une pérennisation des aides sur le long terme semble nécessaire.
Sources :