Le plastique est une plaie que l’on retrouve partout et pour longtemps. Un sac plastique met 400 ans à se décomposer. Même le plastique biodégradable contribue à gonfler les montagnes de déchets qui flottent au gré des marées. C’est ainsi que se forment régulièrement des continents de déchets plastiques, comme celui qui s’est constitué dans le golfe de Thaïlande.
La Thaïlande, l’un des pays les plus pollueurs
D’après un rapport de l’Ocean Conservancy, plus de la moitié des plastiques qui naviguent sur les océans proviennent des 5 pays émergents que sont la Chine, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et la Thaïlande. C’est à 300 kilomètres au Sud de Bangkok que s’est constituée cette île de déchets plastiques d’un kilomètre de long et d’une bonne centaine de tonnes. La faute aux inondations qui ont eu lieu en tout début d’année dans le Sud de la Thaïlande et qui ont charrié des déchets plastiques vers la mer par dizaines de tonnes. La faute aussi à la Thaïlande, dont le gouvernement ne fait aucun effort pour soutenir le recyclage des déchets ou inciter au tri sélectif. Les plages de Thaïlande ne font plus rêver : l’île flottante tend à s’en approcher de plus en plus.
Une immense poubelle jaune
En Thaïlande, les produits ménagers, cosmétiques, alimentaires, sont vendus sous emballage plastique, en petites doses, ce qui multiplie la quantité de déchets plastiques produits dans le pays. En prime, les décharges dans lesquelles finissent ces emballages plastiques sont bien souvent situées près des cours d’eau, à ciel ouvert. Autant dire qu’on les retrouve très vite dans la nature et, a fortiori, en mer. S’il est nécessaire d’avoir une stratégie mondiale pour empêcher la propagation du plastique dans les océans, il n’en reste pas moins que chaque pays doit apporter sa pierre à l’édifice.
Si la Thaïlande veut réellement contribuer à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme elle s’y est engagée lors de la COP21, elle devra d’abord balayer le plastique devant sa porte.