Nombreux sont conscients de l’impact écologique des transports, d’autant plus depuis la COP21 qui a eu lieu fin 2015 à Paris. Mais combien sont au fait de l’emprunte carbone de nos usages sur Internet ?
Comment Internet pollue
Indirectement, nous polluons sur Internet. Lorsque nous envoyons un mail ou un tweet, des données sont stockées dans des data centers. Situés un peu partout sur Terre, ces data centers doivent stocker une quantité gigantesque de données et produisent donc énormément de chaleur tout en consommant beaucoup d’électricité. La combinaison de ces deux éléments provoque des rejets de CO2, sources de pollution.
La collecte et le stockage massif de données ou “Big Data” est un phénomène en constante augmentation, ce qui nécessite des data centers toujours plus nombreux et imposants, et donc polluants.
En quelques chiffres
Si certaines entreprises comme Facebook sont assez transparentes en ce qui concerne leur empreinte écologique, d’autres préfèrent ne pas communiquer sur le sujet. Fort heureusement, des experts se sont chargés de calculer ces chiffres, dont voici un extrait quelque peu alarmant.
En 2011, chaque utilisateur de Facebook consommait 269 grammes de CO2, soit l’équivalent de l’empreinte écologique d’un café au lait. Si ce chiffre paraît anodin, c’est parce qu’il est à échelle humaine. En comptabilisant les 950 millions d’inscrits en 2011, nous arrivons à 285 000 tonnes de CO2. Pour se faire une idée, c’est l’équivalent de ce que produisent 272 000 allers-retours Paris-New York en avion.
Si l’on peut blâmer Facebook pour ces chiffres, Google est pour sa part bien plus nocif. Le géant du web cumule les records et atteint des quantités bien plus importantes que celles de Facebook. En 2011 également, la firme de Mountain view rejetait 1,5 million de tonnes de CO2, soit entre 5 et 6 fois plus que Facebook. En termes d’équivalence, c’est ce qu’émet le Burkina Faso chaque année. Une seule entreprise est donc capable d’émettre autant qu’un pays entier.
Les entreprises se mobilisent
Conscientes que ces forts rejets de CO2 sont préjudiciables pour leur image, certaines entreprises s’investissent particulièrement dans la production d’énergies renouvelables et tout ce qui pourrait réduire leur empreinte écologique.
Apple, qui se targue d’une image de qualité, se devait d’agir en faveur des énergies vertes. On peut ainsi lire sur leur site qu’en février 2016, la firme de Cupertino a versé 1,5 Milliard de Green bond (fond attribué par une entreprise à des actions bénéfiques à l’environnement). C’est l’entreprise a avoir donné le plus pour cette initiative.
Apple est en effet très à cheval sur les énergies renouvelables, lesquelles constituent 97% de la consommation en énergie de leurs Apple Store et 100% de celle de leurs data centers. Cette énergie, ils la produisent en investissant dans des panneaux solaires disséminés à travers le monde, y compris sur les toits de Singapour.
Apple a enfin beaucoup travaillé sur ses produits en réduisant considérablement leur consommation électrique, en veille notamment. La documentation précise est disponible ici.
Dans un autre registre, on retrouve Newmanity, une jeune start-up française spécialisée dans la messagerie. Si elle ne se démarque pas vraiment des autres systèmes existants dans son fonctionnement, elle se distingue dans ses intentions. Arrivée sur le marché mi-2015, elle propose deux méthodes principales pour lutter contre le réchauffement climatique.
La première, c’est sa politique sur le Big Data. Newmanity assure la sécurité de nos données dans ses data centers. De ce fait, celles-ci ne seront pas partagées à autrui et ne prendront pas de place dans d’autres data centers également.
La seconde, c’est la manière dont sont gérés les data centers sur lesquels sont stockées les données. Ceux-ci sont 100% écologique grâce à des techniques simples et efficaces. Tout d’abord, ils sont alimentés grâce aux énergies renouvelables. Ensuite, ils sont placés dans des pays où la température est généralement basse. A l’intérieur, ils installent de petites grilles qui vont laisser passer l’air afin de refroidir continuellement les serveurs. Ces data centers appartiennent à la société EvoSwitch, partenaire de l’initiative The Green Fan, dont vous avez déjà compris le principe.
Et nous, on aide comment ?
Nous n’avons, à notre simple échelle d’utilisateur du web, que très peu de possibilités pour agir sur cette empreinte carbone. La première est évidente, c’est d’éteindre ou de mettre en veille nos appareils électroniques lorsqu’on ne les utilise pas. La seconde, c’est d’optimiser au maximum toutes nos actions sur Internet. Lorsque nous souhaitons chercher quelque chose en particulier sur Internet, essayons au maximum d’aller à l’essentiel afin d’éviter un nombre conséquent de recherches, qui impliqueraient une consommation supérieure pour un même résultat. Lorsque nous envoyons un mail également, essayons de restreindre le nombre de destinataires au maximum.
De manière générale, l’empreinte énergétique du net est en croissance de plus de 10% par an. Il est donc urgent d’agir vite et à tous les niveaux , à commencer par nous-mêmes.
[…] éviter cela, il faut penser à supprimer les messages inutiles, et notamment les spams, afin de réduire la consommation d’énergie. De temps en temps, il est utile de nettoyer sa boîte de réception, pour faire le vide, sans […]