En France, les « gilets jaunes » ont manifesté contre l’augmentation de la taxe carbone instaurée en 2014 sur les carburants. La contrepartie de cette augmentation : les propriétaires de véhicules qui souhaitent changer leur vieux véhicule polluant bénéficient d’une prime à la conversion et si, en plus, ils optent pour un véhicule électrique, le gouvernement leur offre un bonus intéressant. En revanche, les zones à circulation restreinte sont encore très limitées. A contrario, le Royaume-Uni est plus restrictif. Ainsi, à partir de 2021, les propriétaires de véhicules polluants ne seront plus les bienvenus à Londres, définie zone à ultra-basse émission.
Une taxe carbone sur les véhicules polluants élevée dans une ville ultra-basse émission
La taxe sur les véhicules polluants est instaurée depuis 2017 dans le centre de Londres. La T-charge s’élevait à 10 livres et s’appliquait à tous les véhicules essence et diesel mis en circulant avant 2006 et dont les émissions étaient supérieures à la norme Euro 4. Cette T-charge venait s’ajouter à une taxe applicable pendant les heures de pointe sur le même secteur.
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La nouvelle taxe que vient de mettre en place, en avril dernier, le maire de Londres, remplace cette précédente taxe sur les véhicules polluants. Depuis avril dernier, elle est étendue à toute la ville, désormais définie comme zone à ultra-basse émission. Sont désormais ciblées :
- les voitures diesel mises en circulation avant 2015,
- les voitures essence mises en circulation avant 2006,
- les camions et cars.
En revanche, les taxis ne sont pas concernés par cette nouvelle T-charge, qui s’élève à :
- 12,50 livres par jour pour les voitures,
- 100 livres par jour pour les camions et cars.
Avec des montants aussi élevés, l’accès à Londres devient exorbitant pour les propriétaires de véhicules polluants.
Un objectif draconien dans une ville où la pollution tue des milliers de personnes
Cela fait déjà plusieurs années que le maire de Londres, Sadiq Khan, essaye d’éradiquer la pollution. Il faut dire qu’en 2015, une étude du King’s College londonien établissait que plus de 9 000 personnes mourraient prématurément chaque année du fait de la pollution. En instaurant Londres « zone à ultra-basse émission », son objectif est de diminuer de 45 % les émissions de particules polluantes. Il espère l’atteindre d’ici deux ans pour rendre aux londoniens une ville à l’air plus sain.
La ville de Londres était, en 2014, l’une des villes européennes les plus polluées (source respi-reasso.org), avec 150 jours annuels de dépassement des seuils sanitaires. Paris était non loin derrière, avec 139 jours.
Peut-on dès lors reprocher aux édiles des deux capitales de prendre des mesures draconiennes ? A Londres, on exclut les véhicules équivalant à une vignette Crit’Air 3 et plus. A Paris, depuis juillet 2019, on limite la circulation des véhicules équivalant à une vignette Crit’Air 4 :
- du lundi au vendredi, de 8 heures à 20 heures, pour les véhicules légers et utilitaires légers,
- toute la semaine, de 8 heures à 20 heures, pour les poids et lourds et les autocars.
Pourtant ces mesures ont probablement permis d’améliorer nettement la situation, si l’on en croit la carte de la qualité de l’air en temps réel en Europe (https://aqicn.org/map/europe/fr/). Au vu de cette carte, d’autres villes européennes devraient bien prendre de telles mesures : Cannes, et plus généralement les villes du sud-est de la France, d’Europe centrale ou d’Italie notamment.